Remédiation cognitive
La remédiation cognitive est un ensemble d’outils thérapeutiques destinés à limiter l’impact de difficultés cognitives, pouvant résulter de divers troubles (TDA/H, TSA, troubles spécifiques des apprentissages…) et décelées à l’aide d’une évaluation neuropsychologique. Elle s’appuie principalement sur la notion de plasticité cérébrale (i.e., la capacité du cerveau à remodeler ses connexions en fonction de l’environnement et des expériences vécues par la personne). L’objectif principal est de permettre aux patients de développer des stratégies métacognitives (méthodes pour apprendre à apprendre), que ce soit par restauration (entraînement intensif) ou par compensation (moyens palliatifs), afin de faciliter leur autonomisation.
La remédiation cognitive s’adresse à toute personne (enfants, adolescents et adultes) ayant des problèmes cognitifs, dont le retentissement sur la vie quotidienne nuit à la réussite de leurs projets (scolarité, études, insertion professionnelle, vie sociale, etc.). Elle est applicable à partir du moment où le patient peut entrer dans des processus d’apprentissage. Elle peut donc être proposée dès l’âge de 4-5 ans, soit lors de l’entrée à l’école.
Les programmes de remédiation cognitive sont souvent personnalisés et très hétérogènes entre eux. Toutefois, leur visée commune est le renforcement des capacités attentionnelles, mnésiques, exécutives, visuo-spatiales ou encore la cognition sociale et la gestion émotionnelle. D’une manière générale, les activités sont ludiques et plaisantes. Les exercices peuvent s’effectuer à l’aide de logiciels informatisés (HappyNeuron, DyBuster…), d’un support papier-crayon (CRT-enfant) ou encore de jeux de société, voire sous la forme de groupe (PIFAM développé par Francine Lussier). Un matériel reproductible a également été conçu par Pierre Paul Gagné, Normand Leblanc et André Rousseau sous le titre « Apprendre… Une question de stratégies ». Ce dernier vise à traiter les habiletés liées aux six fonctions exécutives du cerveau : l’activation, l’inhibition de l’impulsivité, la flexibilité mentale, la planification, la mémoire de travail et la régulation des émotions. Aussi, par exemple, Tony Attwood a élaboré des programmes de thérapie comportementale permettant de travailler sur la gestion de la colère et de l’anxiété chez des personnes présentant un trouble du spectre de l’autisme.